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Des grimaces et des petitsplats
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25 janvier 2013

I- Une très vieille femme.

I- Une très vieille femme.

 L’héroïne de notre histoire est une petite fille de huit ans dotée d’un caractère de petit cochon sauvage. Elle menait une vie a  peu près tranquille dans la résidence des Aubépines, a Avignon, entre les soucis que lui causaient l’école et sa famille.  Pour tout dire elle s’ennuyait un peu, et en avait un plus que marre de son grand frère et de sa grande sœur, qui ne rataient jamais tous deux une occasion de lui rappeler qu’ils étaient les aînés. Ils ne se privaient jamais de lui donner des ordres ou de lui adresser quelques reproches.

“Fais tes devoirs ! Disait sa sœur Ghannia.

-          Va te coiffer ! Conseillait parfois son frère Brahim, qui par-dessus tout détestait son air constamment débraillé.

-          Passe le balais ! Rajoutait alors son papa.”

Elle avait alors l’impression d’être une cendrillon  dans cette famille de tyrans, qui ne possédait d’ailleurs pas de maman. Dans ces occasions elle se disait que cela était tant mieux car cela faisait au moins un reproche ou un ordre de moins à subir…

Lorsque les vacances arrivaient Hajira sortait habituellement s’amuser avec ses voisines dans le jardin en face de l’appartement d’où pouvait l’observer son père. Elle aurait préférer cependant pouvoir s’aventurer plus loin que ce jardin d’ou son père et son frère et sa sœur pouvaient surveiller tous ses gestes, ce qui bien évidement lui interdisait toutes sortes de bêtises amusantes… mais elle n’avait bien sur pas la permission de s’éloigner.

Pourtant un jour, tandis qu’elle jouait a sauter a l’élastique avec Céline et Angélique, une vieille dame plus qu’étrange s’avança vers elles et se mit a les observer minutieusement avec de tous petits yeux  bien cruels et inquiétants. Petit a petit la vieille femme s’approchait des trois fillettes sans pour autant que l’on voit bouger ses pieds. Cela était bien surprenant, mais certainement dû au fait qu’elle portait une longue robe noire qui traînait sur le gravier du jardin en cachant ses pieds.

 Au commencement la vieille femme se trouvait a une bonne vingtaine de mètres des trois copines qui ne s’étaient presque pas aperçu de sa présence, mais au bout d’un moment, il semblait qu’elle ne se trouvait plus qu’a un mètre, au point que subitement Céline qui était d’une nature craintive poussa un cri de frayeur qui aurait pu réveiller un mort, puis prit ses jambes a son coup pour rentrer chez elle suivie d’Angélique qui était sa sœur.

Cela fit qu’Hajira toute interloquée se retrouva seule en face de cette vieille sorcière qui, contre toute attente, se mit à lui parler.

“ Tu n’aurais pas besoin de voyager un peu, ma mignonne ? Dit-elle d’un air de voyante avec sa voix qui n’était qu’un vieux souffle de vent.

-          Heu ! , Dit Hajira  d’une manière hésitante et qui commençait a jeter des coup d’œils inquiets vers la fenêtre de son appartement, espérant que son papa la surveillait, pour une fois.

-          Bien sur, continua la vieille, je m’en doutais ! Regarde moi dans les yeux, là !”

Hajira bien entendu n’avait aucune envie de regarder la femme dans ses yeux si mauvais, mais  pourtant elle le fit, comme hypnotisée. La vieille profitant de cet hypnose surnaturelle jeta alors un hurlement  atroce et inattendu qui ressemblait, à s’y méprendre, à un véritable mauvais sort. Perdant son sang froid, Hajira s’élança alors aussi vite que ses jambes le lui permirent hors de la vue de ce personnage redoutable, sans même prendre garde  au fait qu’elle s’éloignait du jardin commettant ainsi une bêtise passible de reproches et de gronderies insupportables. Elle courut et courut encore au point qu’elle finit par se retrouver près d’un vague terrain entouré de grillages et qui était envahi par les plus  mauvaises herbes. Elle connaissait  un endroit où le grillage avait été découpé par les plus grands du quartier et pensa que ce serait une bonne chose si elle réussissait a s’introduire dans ce terrain. Elle pourrait ainsi se dissimuler derrière un buisson de ronces en attendant que la vieille ait disparu, et puis si celle-ci, d’aventure tentait de la poursuivre jusque là, elle était convaincu que, par la faute de sa vieillesse, elle ne parviendrait jamais a traverser les ronces agressives et piquantes.

Ce faisant, Hajira constata qu’elle ne s’était pas trompé. Elle était accroupi derrière le buisson depuis  déjà au moins dix minutes, et la vieille n’était pas apparu. Elle avait probablement renoncé a la poursuivre, ou bien avait-elle été chassée du quartier par un habitant qui aurait surpris la scène dans le jardin. Hajira espérait  que ce fut par son père, car dans ce cas il l’aurait si bien sermonnée que plus jamais elle n’aurait l’envie de revenir faire traîner les pans de sa robe dans les environs. Ce qui n’était pas une mauvaise chose.

Le temps commençant à lui paraître long, elle se décida à quitter sa cachette, prudemment, car elle n’était pas encore persuadée que la vieille avait réellement disparu. C’est ainsi qu’attentivement elle s’approcha de l’ouverture dans le grillage et qu’au moment où elle l’atteignait elle eut la plus grande surprise de sa vie.

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