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Des grimaces et des petitsplats
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10 décembre 2012

Chapitre 7

Chapitre 7

            Un soir, alors que j'étais toute petite, sept ans peut-être, j'ai vu un film extraordinaire. Un film des années cinquante sur les batailles d'Alexandre Le Grand.  

            Dix-mille soldats d'un coté combattaient dix-mille soldats de l'autre. Dix-mille c'est un très grand nombre surtout multiplié par deux. Mais tous ne sont pas morts au combat. Certains si, car ils recevaient des flèches dans le ventre, ou dans le cœur, ou dans le cou. Avec mes yeux de petite fille de sept ans, j'avais bien vu cela.

            Alors, avant de me coucher ce soir là, j'ai mis mon petit corps d'enfant devant le miroir de mon armoire, j'ai relevé les pans de ma chemise de nuit que j'ai coincée sous mon menton, et je l'ai soigneusement inspecté. En quoi, le ventre, ou le cœur, ou le cou d'un soldat adulte serait-il si différents des miens, pour qu'il puisse être transpercé par une flèche de part en part et ne pas en mourir pour de vrai? Je ne voyais pas. Personne, jusque là ne m'avait jamais dit qu'en grandissant, les corps des gens devenaient inaltérables et immortels. Donc, les soldats étaient bel et bien morts. Pour de vrai.

            Alors, je me suis posée une question: qui, ou quoi, et comment, peut convaincre un soldat, un homme, de mourir, pour de vrai dans le seul but de créer un spectacle pour une petite fille de sept ans?

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